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dimanche 3 juin 2012

Les affligés

Womersley © Albin Michel 2012
5 juillet 1909, dans le petit village de Flint, en Nouvelles-Galles du sud. Alors que la tempête fait rage, on découvre le corps de la petite Sarah, violée et poignardée. A coté d’elle se tient son grand frère Quinn, un couteau ensanglanté à la main. Le jeune homme s’enfuit et personne ne peut le rattraper. Dix ans plus tard, Quinn revient en Australie après avoir bataillé sur le front du nord de la France. Défiguré par une grenade, rendu presque sourd par le fracas des combats et ayant de gros problèmes pulmonaires après avoir inhalé du gaz moutarde, le soldat démobilisé retourne à Flint. Le village, comme le reste du pays, est mis en quarantaine suite à une épidémie de grippe espagnole faisant des milliers de morts.

Quinn n’a pas tué sa sœur et lui seul connaît le vrai coupable. Persuadé que s’il se montre devant son père, ce dernier ne voudra jamais le croire, il se terre dans les collines. C’est là qu’il rencontre Sadie, une orpheline vivant dans les bois. Cette drôle de gamine semble en savoir beaucoup sur son passé et cherche absolument à le convaincre de venger la mémoire de sa sœur...

Les affligés est un roman au titre particulièrement bien choisi. Les personnages et les lieux décrits semblent frappés par les pires tourments. La force d’évocation de l’auteur est proprement sidérante. Alternant les flashbacks et le présent, Chris Womersley donne à son récit des élans de tragédie. Entre les phases contemplatives et les scènes douloureuses, il créé une atmosphère suffocante et entraîne le lecteur vers une fin que chacun sait inéluctable. Parce qu’il est question de vie, de mort, de famille, de guerre, de maladie et de vengeance, ce récit touche à l’universel. Revenu chez lui pour rendre la justice, Quinn ne croit plus à une quelconque rédemption : « Dieu ne nous surveille pas. Je crois que nous sommes livrés à nous- mêmes. Rien n’a d’importance... [...] Il en a fini avec nous il y a longtemps. Il nous a abandonnés. » Vagabond défiguré arpentant les collines comme un fantôme, il va enfiler les habits de l’ange de la mort (titre de la dernière partie) pour tenter, enfin, d’apaiser son âme.

Le final, crépusculaire, vient clore en beauté un roman plein de souffle, à la fois sombre et, par bien des aspects, tout à fait lumineux.

Les affligés, de Chris Womersley, Albin Michel, 2012. 320 pages. 20 euros.

L'avis de Reading n the rain

L'avis d'Athalie

jeudi 27 décembre 2012

Petit bilan des lectures 2012 : romans et nouvelles

Comme chaque année, je prends deux minutes pour faire le point sur les lectures marquantes qui ont jalonné les douze derniers mois. Sur le plan purement comptable, j’ai lu une soixantaine de romans et recueils de nouvelles.

J’avais décidé que 2012 serait, entre autres, l’occasion de découvrir ou (re)découvrir des textes plus classiques. Au final, je comptabilise six titres dans cette catégorie, soit un tous les deux mois. Peut mieux faire !
Heureusement qu’il y a eu quelques lectures communes pour me mettre le pied à l’étrier. Grâce à Marie, j’ai relu La duchesse de langeais et découvert Fanny Hill, le plus célèbre récit érotique de la littérature anglaise. Avec XL j’ai relu La faim de Knut Hamsun, prix nobel de littérature en 1920. Et tout seul dans mon coin, j’ai apprécié Gatsby le magnifique, De goupil à Margot de Louis Pergaud (prix Goncourt 1910) et Bubu de Montparnasse de Charles Louis-Philippe. Mon gros regret est d’avoir laissé en plan Les raisins de la colère, mais je compte bien m’y remettre en 2013. D’ailleurs si vous avez des propositions de lectures communes de classiques, je suis partant même si je n’ai plus vraiment de titres bien arrêtés, à part peut-être Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur d’Harper Lee.

Sinon pour ce qui est de la littérature contemporaine, voici mon top 5.

Un roman islandais somptueux, tout simplement. Sans doute le plus littéraire que j'ai lu cette année. Et un immense coup de chapeau à Eric Boury dont la traduction est éblouissante. Second volume d'une trilogie, La tristesse des anges sort en poche le 10 janvier. Plus d'excuses pour ne pas découvrir ce petit bijou. Le troisième et dernier tome sera quand à lui en librairie jeudi prochain. L'éditeur doit me l'envoyer en service de presse. Je sais déjà avec quel livre je vais commencer 2013^^
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Élu livre de l'année par le magazine Lire. Un premier roman barré à souhait, sans concession, totalement décomplexé. La littérature américaine que j'aime, celle qui pourait en remontrer tous les jours aux adeptes de l'autofiction à la française qui me sort par les yeux.  
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Comment Claire Keegan ne pourrait pas être dans mon top 5 de l'année ? Tant de finesse, de simplicité et de précision dans les descriptions. Une écriture magnifique, lumineuse, étourdissante. Bref, lisez Claire Keegan je ne peux pas vous dire mieux.
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Un petit bijou. De ces découvertes inattendues qui illuminent une vie de lecteurs. C'est parce que j'ai eu la chance d'être bien conseillé que ce titre m'est arrivé entre les mains. Comme quoi il faut toujours écouter les conseils avisés.
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J'ai adoré cette réflexion sur la vulnérabilité, sur le fait que tout peut basculer malgré les certitudes affichées. La vie tient décidément à peu de choses, c'est bon de s'en souvenir de temps en temps.
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J'aurais pu en citer d'autres, notamment Peste et choléra, Certaines n'avaient jamais vu la mer, Le sermon sur la chute de Rome, Home, Les affligés, La montagne ou encore L'art du jeu. Une bien belle année de lecture, largement supérieure à la précédente. Espérons que 2013 réservera autant de bonnes surprises livresques.